MOLLUSCUM CONTAGIOSUM

Définition : Molluscum contagiosum ( contagiosité ) est une éruption de tumeurs exclusivement épidermiques se présentant sous la forme de petites papules ombiliquées due à une infection virale cutanée, bénigne.


Épidémiologie : fréquente , touche les deux sexes de façon égale , la transmission est soit par contacts interhumains étroits avec des personnes infectées , soit auto-inoculation fréquente, surtout chez l'enfant par grattage ., atteint préférentiellement le visage, le tronc et les membres chez l'enfant, les régions inguinales et les organes génitaux externes chez l'adulte. les facteurs de risque sont :

  1. Circonstances favorisantes: bains publics, piscines, gymnases, professions avec contacts cutanés fréquents
  2. Rôle de l'immunité cellulaire dans le contrôle et la régression de l'infection par le MCV
  3. Maladie sexuellement transmissible chez l'adulte jeune
  4. Maladie virale opportuniste plus fréquente au cours du SIDA.
Étiologie : due à un gros virus à ADN du groupe des pox virus , deux souches actuellement connues: MCV 1 et 2 , pas de reproduction du virus in vitro (pas de pousse en culture cellulaire) , in vivo, présence de particules virales pathognomoniques et effet cytopathogène dans les kératinocytes .


Signes cliniques : habituellement asymptomatique, mais peut être prurigineuse. expression d'une matière blanchâtre par la zone d'ombilication centrale évoque le diagnostic . trois stades évolutives :
  1. Période d'incubation: 2 semaines à 2 mois après le contact
  2. Lésion élémentaire: papule perlée, ferme, hémisphérique , de couleur chair ou rosée ,de surface lisse, avec une ombilication centrale caractéristique , mesure 2 à 6 mm de diamètre , mais pouvant atteindre 10 mm ou plus. , elle prend rarement la forme de nodules géants (> 3 cm). à la pression, l'ombilication centrale laisse échapper une matière blanchâtre très caractéristique correspondant à des kératinocytes altérés contenant du virus. habituellement, éléments multiples (5 à 20), isolés ou confluents, groupés dans 1 ou 2 régions du corps.
  3. Régression spontanée: parfois entourée d'un halo inflammatoire eczématiforme pouvant correspondre à un mode de de la lésion.
Formes cliniques :
  1. Formes selon la localisation: une prédilection pour le visage, le tronc et les membres chez l'enfant, les aines et les organes génitaux externes chez l'adulte
  2. Formes profuses et hyperplasiques
  3. Formes végétantes : chez les patients présentant un déficit immunitaire congénital ou acquis, ou une dermatite atopique .
Diagnostic différentiel :


  • Verrues planes
  • Xanthomes éruptifs
  • Botriomycome
  • Kystes épidermiques
  • Éruption vésiculeuse Kératoacanthome ou épithélioma
  • Condylomes acuminés en cas de lésions génitales
  • Syringomes éruptifs en région périorbitaire
  • basocellulaire en cas de lésion unique chez un sujet âgé
  • Mycose disséminée (histoplasmose, cryptococcose) chez le patient souffrant de SIDA
  • Furoncle, folliculite, impétigo en cas de surinfection bactérienne
Biopsie cutanée : étude anatomie pathologique objective un aspect histologique pathognomonique: affirme le diagnostic.
  1. Épiderme acanthosique hyperplasique, invaginé en lobules piriformes
  2. Cytodiagnostic : effet cytopathogène du virus sur les kératinocytes: inclusions éosinophiles intracytoplasmiques de grande taille refoulant le noyau pycnotique.
la biopsie cutanée est indiquée dans les formes atypiques chez le patient souffrant de SIDA et en cas de lésion unique, très volumineuse, non ombiliquée ou remaniée par l'inflammation, ou de localisation inhabituelle (muqueuses) .


Traitements : éviter les contacts sexuels avec des partenaires infectés
  1. Traitements locaux physiques
    1. Ablation radicale à la curette à l'aide d'une curette tranchante efficace, peu douloureuse , saignement important ,sans ou après anesthésie locale par application de crème EMLA .
    2. Cryothérapie à l'azote liquide technique rapide, , douloureuse éléments gros ou anciens ou irrités , sans anesthésie ou anesthésie locale à la crème EMLA
    3. Électrocoagulation sous anesthésie locale , laisse une cicatrice .
  2. Traitements locaux chimiques
    1. Podophyllotoxine: crème à 0,5% · résultats d'études récentes encourageants · mais effets secondaires: prurit, irritation
    2. Trétinoïne à 0,1%: semble efficace, mais responsable d'irritations locales parfois importantes
    3. Phénol, acide trichloracétique à 33%: abandonnés
    4. Cantharidine:
    5. Podophyllotoxine crème à 0,5% : 2 applications/j, 3 jours consécutifs par semaine pendant 4 semaines , efficace, ne laisse pas de cicatrice elle nécessite des applications itératives, effets indésirables : irritation locale, prurit.
  3. Traitements généraux
    1. Inosiplex: 50 mg/kg/j (donnerait de bons résultats en 4 à 5 semaines, accélérerait la régression spontanée)
    2. Antibiotiques et sulfamides: inefficaces
    3. Pas d'indication des rétinoïdes per os
Les indications : en première intention en fonction de la taille, de l'ancienneté et de l'aspect des lésions , soit curetage , s oit cryothérapie à l'azote liquide , éventuellement sous anesthésie locale avec crème EMLA, rarement nécessité d'anesthésie générale en cas de lésions profuses ou de localisations particulièrement douloureuses (organes génitaux). un contrôle 2 à 4 semaines après le début du traitement pour surveiller l'évolution et rechercher de nouvelles lésions.


Complications :
  1. Auto-inoculation fréquente, surtout chez l'enfant
  2. Surinfection bactérienne
  3. Eczéma périlésionnel
  4. Conjonctivite folliculaire ou papillaire en cas de localisation oculaire
  5. Formes extensives, profuses et végétantes chez l'immunodéprimé
Évolution : en l'absence de traitement, régression spontanée sans cicatrice d'une lésion isolée en 2 mois à 6 mois et guérison totale en 6 à 12 mois , récidives rares, sauf chez l'immunodéprimé (notamment atteint de SIDA).

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